Lorsque le risque justifie la pensée insurgée
Lorsque les hêtres s’isolent à l’orée du bois
face au cœur qu’on arrache au monde
le cri des goélands roule le poète
dans des vagues picassiennes
lui offrant de près ou de loin
une respiration rapiécée.
Il immerge alors
dans les mots qui dénoncent
dans les souillures qui se posent
dans les sols obscurs à eux-mêmes
dans le règne de l’animal laborans
dans la rationalité instrumentale
dans l’énigme du monde.
Né solitaire, il mourra
de ce qu’il n’aura pas dit.
Chaque jour garde-moi
tes vers ô artiste
Là où j’ai pris le parti
de rester muette.