Nous regardons, pressés, les avions qui surplombent, les maladies qui affolent, les magazines qui violent, les artistes qui agressent, les neiges qui réchauffent, les foules qui isolent, le pouvoir qui flatte et les têtes cisaillées. L’eau, la terre et les tristes beautés, dodelinent solitairement sur le pédicule d’une destinée déshabitée. Souvent, le soir tombé, les journées encombrées mutilent les mouvements, les éclats, les appels et la noblesse. Lourdes de fantômes lyriques chantant les rancunes, les tempêtes emplissent les cœurs. Les racines à demi-mortes grillées par un feu occulte se terrent. Mais je suis au milieu d’un champ blanchi par le vent, là où le ciel sèche les larmes. J’enfile alors mes souliers : il reste le sol et ma respiration.