VIII.

Je travaille avec ma guitare grattée par le sel, 

un chien hâlé à mes pieds, un brouillard de briques 

en uniforme posé sur les murs de safran, 

un éclat de rire étouffé.

Viens avec moi, examinons.  

C’est vrai, le prisonnier refoule et ébauche.

C’est vrai, je songe et j’écris.

Combien j’aimerais chanter les ressemblances, caresser les abeilles, 

lécher les pétales et danser avec les feuilles. 

Cependant, une rose détachée ne vaut-elle pas 

des nuits de pluies brunes et de biffures

des ciels gris-mauves et des césures ?

Certes cette région est un terrier aux chemins courbés 

et bâillonnés, un chevalet de chair et de racines asséchées. 

Il y a des océans décatis.

Il y a des nuages clôturés.

C’est un acte de tendresse dans une église entrouverte 

par l’ardeur d’un architecte inspiré. 

C’est un récit perdu dans les cavalcades échevelées 

mais passionnées.

Il y a ici tant à vivre et à mourir. 

Sache que je vais demeurer étendue dans la contre-mesure.

C’est d’ailleurs de là que je viens.