X.

Lorsque le risque justifie la pensée insurgée

Lorsque les hêtres s’isolent à l’orée du bois 

            face au cœur qu’on arrache au monde 

le cri des goélands roule le poète

dans des vagues picassiennes

lui offrant de près ou de loin 

une respiration rapiécée.

Il immerge alors

dans les mots qui dénoncent 

dans les souillures qui se posent 

dans les sols obscurs à eux-mêmes

dans le règne de l’animal laborans

dans la rationalité instrumentale

dans l’énigme du monde.

Né solitaire, il mourra 

de ce qu’il n’aura pas dit.

Chaque jour garde-moi 

tes vers ô artiste

Là où j’ai pris le parti 

de rester muette.